Le cerveau nomade
éducation, travail clinique et neurosciences
De tout temps, les humains, soucieux d'expliquer l'inexplicable, attribuent à des forces échappant aux lois de la nature, dites forces surnaturelles ou encore destin, certains pouvoirs qui confèrent aux événements un sens qui, autrement, leur échapperait. Mais, de tout temps également, les penseurs contestent cette attribution au surnaturel. Cinq à six cents ans avant Jésus-Christ, Héraclite suivi par Socrate définissent l'esprit de connaissance comme une forme d'énergie dynamique qui, assoiffée de savoir entreprend une quête constante de vérité. Platon puis Aristote font écho à ces philosophes en déclarant que le savoir émane directement des habiletés cognitives de l'être humain et non de forces spirituelles extérieures. On sait depuis peu combien nos actions sur notre environnement physique, social et culturel sont non seulement partie prenante de notre pensée, mais aussi le fruit de l'activité combinée. Celle-ci incite le cerveau à repenser, voire à reconstruire le sens des choses et des événements qui le touchent, dans une sagesse éphémère qu'il transforme au fil de ses avancées tâtonnantes sur le sentier de ses questions. Le cerveau nomade se veut un voyage au coeur de chacun d'entre nous et de nos manières singulières d'organiser nos objets de pensés, de décider de ce qui importe et de choisir notre trajectoire. Pour ce faire, il se penche abondamment sur la façon dont chacun de nous ressent et rêve sa vie, convaincu que ces deux aspects influencent indéniablement et profondément la manière dont nous faisons les choses.